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Omnivore : un mode de vie écolo compatible ?


Qu’est ce qu’être omnivore ?

De nos jours, partout dans le monde, l’alimentation omnivore est la plus répandue chez les humains. Elle consiste à manger toutes sortes d’aliments, comme les fruits, les légumes, les céréales ou encore les oléagineux ; et compte essentiellement pour sources de protéines, les protéines animales. C’est à dire que, chaque repas ou presque, est composé de viande, poisson, œuf ou produits laitiers. De fait, cette alimentation induit l’élevage, la pêche et l’abattage des autres animaux. En dehors de questions éthiques évidentes que soulèvent ces pratiques, elles révèlent en parallèle des points écologiques importants.

Quels sont les éléments de contexte à prendre en compte ?

Population d’humains

Pour se rendre compte de l’échelle de cette exploitation, rappelons que cette année, en 2022,
nous sommes près de 7,9 milliards d’êtres d’humains peuplant cette planète.
L’élevage et la pêche, nécessaires pour nourrir cette population d’humains grandissante, sont
faramineux.

Vies abattues par an / jour

En 2018, 1380 milliards d’êtres sensibles ont été tués pour l’alimentation humaine.
On peut parler de 3,8 milliards d’animaux tués, chaque jour, dans le monde.

Terres utilisées

Les terres utilisées pour l’exploitation terrestre de ces animaux représentent 20 à 35% des
terres émergées
de la planète.

Cette exploitation à grande échelle, a des conséquences à grande échelle.

Quelles sont les répercussions écologiques de l’alimentation omnivore ?

Les conséquences de l’élevage d’animaux terrestres

L’élevage des animaux terrestres induit l’utilisation de très grandes surfaces agricoles,
destinées à faire pousser les plantes qui les nourriront. Par corrélation, il nécessite l’utilisation
d’eau pour faire grandir ces cultures et abreuver les animaux. Il use quasi-systématiquement de produits pesticides pour le traitements des cultures, mais aussi dans les élevages contre les infestations parasitaires. Les excréments des animaux sont répandus sans traitement sur le sol.

Tout cela entraine l’appauvrissement des sols, la pollution des eaux souterraines, des terres, de l’air, affecte la biodiversité, et est à l’origine des déforestations dont on entend tant parler.

Notons par exemple que l’élevage émet davantage de gaz à effet de serre que le secteur
mondial des transports
(14,5 % de nos émissions mondiales).
Il est responsable de 63% de la déforestation en Amazonie (notamment à cause du soja cultivé comme aliment pour les animaux exploités) et de 80 % des émissions d’ammoniac. Ce denier se dissout dans les précipitations et provoque des pluies acides.
Il émet des quantités importantes de nitrates et phosphates qui s’accumulent dans l’eau et
provoque l’apparition des algues vertes.

Les conséquences de la pêche des poissons sauvages (pêche en mer)

Pour nourrir tous les humains, la pêche a dû s’adapter. La modernisation des bateaux (outils
de capture, équipements permettant de repérer les proies), la prolifération des pièges en mer et l’accroissement des flottes, ne laissent aucune place à la chance.

Avec pour objectif de pêcher toujours plus de poissons, pour pouvoir nourrir toujours plus
d’humains ; ces méthodes engendrent la destruction d’habitats nécessaires au maintien et à la diversité de la vie marine. Les filets n’étant pas capables de choisir leurs proies, les pêches accidentelles d’animaux menacés d’extinction ou interdits de pêche sont très fréquentes. Elles sont rejetées directement dans les eaux.

Cette logique, qui voit les poissons comme des ressources inépuisables, est à l’origine d’une
« surpêche », qui a pour conséquence une réelle extinction écologique. Or, la réduction du
nombre de poissons, en plus d’être préoccupante en termes de biodiversité et d’équilibre
naturel, pollue notre planète en entrainant l’augmentation des gaz à effet de serre. Car ce sont le planctons, les poissons et les coraux, qui absorbent environ la moitié du carbone émis dans l’air.

À mesure que les poissons habituellement péchés en eaux peu profondes se sont mis à
décroitre, les bateaux de pêche se sont attaqués aux eaux plus profondes. Le pillage des eaux
profondes qui est en cours a des conséquences encore inconnues, mais très certainement
catastrophiques. Les chaluts de fonds sont particulièrement destructeurs car ils endommagent voire détruisent le plancher marin, les coraux, les récifs rocheux et les vers tubulaires.

Les conséquences des élevages de poissons

L’aquaculture pourrait à priori représenter une solution pour éviter les dégâts liés à la pêche.
Mais en y regardant de plus près, elle est aussi néfaste pour l’environnement.
Les produits chimiques, engrais et antibiotiques utilisés ainsi que les rejets d’excréments de
poissons, font d’elle une source de pollution importante.
Les poissons, entassés dans des cages ou des bassins, sont fréquemment infestés de
parasites, blessés, malades. Ils sont traités par antibiotiques, antifongiques et autres pesticides polluant ainsi leur chaire, les eaux et terres utilisées.
Les étangs d’élevage sont abandonnés au bout de 3 à 5 ans d’exploitation, en raison de la
formation d’une boue toxique au fond des bassins, laissant la zone polluée par un mélange
d’excréments et de produits chimiques, et impropre à tout autre usage.

Un élevage type de 200 000 saumons produit la même quantité de matières fécales qu’une ville de 62 000 habitants.

D’autre part ces élevages occupent de la place. D’immenses surfaces de mangroves ont été
défrichées pour les installer. Cela entraine une érosion des sols, diminue la protection contre les crues, et bouleverse des milieux qui abritent de nombreuses espèces d’animaux.

Enfin l’aquaculture est liée à la pêche puisque les poissons d’élevage sont nourris en partie
avec les poissons sauvages pêchés en mer. Elle participe donc aux dégâts engendrés par cette dernière.

Peut-on être à la fois écolo et omnivore ?

Le régime omnivore a donc un coût indéniable sur notre environnement de vie. Inséparable de l’élevage terrestre, marin et de la pêche, il occupe beaucoup de place, gaspille de l’eau, pollue et appauvrie notre planète.

Ainsi, si l’on considère qu’être écologique est suivre un mode de vie qui aide notre planète,
alors, le régime omnivore n’étant pas nécessaire à notre bonne santé, est à proscrire.

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